I Can't Make You Love Me & Caroline

Rhett avait l’impression que la semaine avait duré une éternité. Il avait même le sentiment que, depuis qu’il s’était confié à Care sur ce qu’il ressentait pour elle, chaque secondes étaient devenues des heures. Il ne l’avait pas vu depuis une semaine, encore moins eut de nouvelles, ce qui était presque inconcevable pour eux la semaine passée. Assis sur le sable Rhett attendait, dans l’espoir qu’elle vienne, comme d’habitude à leur petit rendez-vous sur la plage. C’était leur petit rituel. Chaque vendredi, ils se retrouvaient sur la plage, parlaient de tout et de rien, puis finissaient par aller boire un verre ou manger un morceau dans un bar face à la mer. Pour rien au monde Rhett n’aurait raté ce rendez-vous quotidien, même s’il n’était pas certain que Caroline viendrait. Il avait l’impression d’avoir un poids au fond de l’estomac, et n’arrêtait pas de se demander s’il n’avait pas fait la plus grosse connerie de sa vie en révélant ses sentiments à Caroline. Depuis qu’il lui en avait fait part, il n’avait eu aucune nouvelle de sa meilleure amie. Pas de nouvelle, bonne nouvelle comme on disait. Il tenait tellement à elle … et maintenant il se demandait s’il ne venait pas tout simplement de la perdre. Pourtant, il le fallait, il fallait qu’il le lui dise, il ne pouvait pas continuer à la voir tous les jours comme si de rien était. Et si elle ne partageait pas la même chose que lui ? Il comprendrait, mais ne ferait pas une croix sur toutes ces années d’amitié, il tenait bien trop à elle. Rhett avait beau connaître Caroline par cœur, il était incapable de deviner ce qu’il pouvait bien se passer dans sa tête à l’instant présent. Habituellement, il lisait en elle comme un livre ouvert, mais savoir si elle partageait les mêmes sentiments que lui ? Non, il en était incapable de le savoir. Et ne plus avoir de nouvelles d’elle lui donnait un mauvais pressentiment. Il sortit son portable de sa poche, et jeta un bref coup d’œil à l’écran. Il aurait aimé voir un message de sa meilleure amie, ou se rendre compte qu’elle avait tenté de l’appeler. Rien. Encore une fois, il afficha le numéro de Caroline, le regarda un moment. Devait-il ou non l’appeler, voilà son dilemme. Habituellement il ne passait pas une journée sans qu’ils échangent des messages ou s’appellent, et maintenant cela faisait plusieurs jours qu’il n’avait plus aucune nouvelle. Il approcha son index de l’icône verte, puis se ravisa au dernier moment. Il fallait qu’il la laisse tranquille. Il lui avait pourtant dit qu’il lui laisserait le temps de réfléchir par rapport à ce qu’il lui avait dit et au final de lui dire si un « nous » pouvait exister entre eux. Mais il ne pensait pas que cela prendrait tellement de temps … et que dans cette infime période ils en deviennent presque des étrangers. Ce n’était pas difficile à deviner, sa meilleure amie lui manquait, et il en revint encore une fois à se demander s’il n’avait pas tout fichue par terre. Son attention fut alors attirée par de léger pas dans le sable derrière lui. Il se retourna et mis sa main en visière pour cacher le soleil qui l’éblouissait. Puis il l’a vit. Finalement, elle n’avait pas manqué à leur rendez-vous quotidien, ce qui lui réchauffa le cœur, certaines choses restaient les mêmes. Il lui fit un léger sourire. Il avait toujours cette boule au ventre, qui refusait de partir et le mettait légèrement mal à l’aise, il n’avait jamais été dans cet état pour une fille, sauf sa meilleure amie. « Salut … ». Étrangement, face à celle à qui il pouvait tout dire, aujourd’hui, il perdait ses mots. Qu’est-ce qu’il pouvait bien lui dire de plus. Qu’elle lui manquait, qu’il était heureux de la voir ? Il connaissait Caroline que trop bien, il ne voulait pas l’étouffer avec ce surplus d’attention et de sentiments à son égard, ça ne ferait que la faire fuir. Elle s’enfermerait derrière sa carapace et cela ne ferait pas avancer les choses. Sans la quitter du regard, il attendit patiemment une réaction de sa part, ayant toujours cette fichue boule au ventre.

Citation :

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seems like the sun is shining on everyone but me won’t you talk to methis is getting scary,
please talk to me talk to me something just changed in my world.

Le temps s’écoulait comme de l’eau de glace. Goutte à goutte, tout doucement comme un sentiment de prolongement tout à fait différent. La semaine lui avait parut longue et incertaine. Incertitude et solitude. Peur et horreur. Des sentiments si contraire et pourtant tellement proche de ses pensées. Rassemblant sa longue chevelure d’un blond vénitien en une natte tressé à la va vite, elle se laissa tomber sur le fond du grand fauteuil en cuir noir, un léger soupire s’échappant de ses lèvres. Que pouvait elle faire dans cette situation ? A vrai dire pour être honnête deux options s’offraient à elle. La première était de nier ce que son ami d’enfance avait pu lui dire, mais quelque part c’était occulter la vérité sous peine de souffrir. Souffrir de voir son cœur se briser et de perdre une amitié qui les avait toujours liés. Les amours, la belle les avait toujours chassés de son esprit pour mieux grandir et s’épanouir au possible mais peut être faisait elle fausse route ? La deuxième possibilité aurait été également de fuir la réalité, de le fuir sans jamais regarder en arrière mais pour être véridiquement honnête elle en était totalement incapable. Incapable. C’était le adéquate à sa personne, elle se sentait incapable de quoi que se soit aujourd’hui. Pauvre petite chose futile que tu es, se murmura-t-elle à elle-même alors qu’elle laissait sa tête se plonger davantage dans le creux du fauteuil. La semaine venait de se dérouler sous ses yeux comme une feu d’artifice éclairant, il y avait un début mais elle trouvait que la fin raisonnait faux. Lorsqu’elle avait passée la journée en compagnie de Charles, ce dernier c’était empressée de lui faire valoir son mauvais caractère et sa songerie fortement accentuée. Il avait soulevé ce souci comme si lui aussi pouvait lire entre les lignes, des lignes qui à chaque instant ne cessaient à la ramener à la personne de Rhett. Comme pouvait elle être aussi aveugle ? Elle n’avait rien vu venir et lorsqu’elle se confiait sur un sujet ou un autre, il la voyait plus que comme une amie. Derechef, elle se mit à sa place et fut submergé par une vague de sentiments empathiques à son égard. La souffrance avait du l’assiéger d’une manière ou d’une autre sans qu’elle ne voit quoi que ce soit. Les dernières paroles qu’il lui avait dites la mettait dans un confiance entendu bien qu’hésitante à la fois. La présence du blond avait toujours était comme un baume réchauffant ces moments de doutes et ses périodes de tristesses également. Rhett ne l’avait pas rappelé depuis la semaine précédente ce qui avait tendance à l’inquiéter, mais intérieurement elle se disait qu’il faisait cela pour lui laisser un peu d’espace, un espace où elle aimerait qu’il soit présent avec elle. Elle ferma les yeux un moment en songeant une dernière fois à tout ce qui risquait de se passer si jamais les choses venaient à se briser. La douleur prendrait alors main prise sur leur amitié et elle perdrait aussi ? Ses parents avaient échoués à garder leur union saine et sauve, alors pourquoi cela la rendrait elle aussi méfiante dans sa situation ? Elle était totalement différente d’eux, cela n’avait rien avoir avec elle et quand bien même elle le savait, Caroline s’entêtait à vouloir se protéger derrière sa carapace solide mais contenant plusieurs fissures. L’aboiement soudain de sa petite boule de poil la tira de sa rêverie et dès lors elle reporta son regard sur l’horloge de la cuisine. Il était encore tôt pour un vendredi où d’ordinaire et de coutume elle serait déjà sur les bords de plage à parler de tout et de rien avec le professeur de littérature. C’était ce qu’il était devenu, un professeur qui gagnait à être connu sous de nombreux aspects. A cette idée la belle esquissa un sourire sincère bien que timide au bord de ses lèvres et se leva rapidement pour saisir ses affaires. Elle ne pouvait pas le laisser dans l’incertitude, même si elle le demeurait elle-même à la fois. C’était comme un écho, une ombre qui demeurait le prolongement de son bras. Elle claqua la porte de l’appartement qu’elle partageait avec son frangin et pressa le pas en direction de la plage. Un bon quart d’heur plus tard légèrement à bout de souffle, la blondinette s’avança dans le sable en cherchant son camarade de toujours d’un mouvement circulaire, il ne devait pas être bien loin après tout, il fallait qu’il soit présent ! Elle se surprit elle-même à penser avec un peu trop de vivacité. Puis au loin elle distingua enfin la silhouette coutumière de Rhett qui assis sur le sable scrutait le soleil et les vagues certainement à la recherche de réponses. Elle respira doucement et s’aventura davantage en sa direction. Il avait sans doute senti sa présence car il se retourna au bout de quelques secondes, un léger sourire poli et prudent sur les lèvres. « Salut ! ». Lui avait il dit en guise de salutation. Décidément il n’était pas à l’aise mais cette situation les faisait paraitre comme deux parfaits étrangers. Elle détestait cela pour être vraie. Elle pressa ses lèvres alors qu’un léger silence s’imposait à eux de manière intuitive. Avoir un abri était certainement ce qu’il y avait de mieux pour se cacher mais là elle n’en avait guère, et Caroline sentit en elle le besoin de lui parler. S’avançant un plus, elle s’installa à son coté tout en repliant les genoux au plus proche d’elle-même. Le silence primait toujours, et elle décida de rompre le silence avec douceur et timbre de voix murmuré. « J’ai tentée plusieurs fois de passer un coup de fil mais … mais au dernier moment je me suis rétractée. Prendre le temps … c’est … j’ai toujours mis derrière moi les relations de cœur … excuse moi de t’avoir laissé sans nouvelle … ». Elle était hésitante, chevrotante. Caroline avait toujours eu du mal à livrer ses pensées aux autres en matière de sentiments amoureux quand bien même elle était une personne des plus sociables dotée d’une aisance sans pareille à la radio. Seulement face à Rhett c’était devenu tout autre chose. Préférant ne pas croiser les prunelles du jeune homme, elle reporta son attention sur les vagues qui allaient et venaient à un rythme calme, paisible. « Je ne veux pas te perdre Rhett, c’est dur à dire mais j’ai peur de tout mettre en l’air si mes sentiments me dépassent … ».

Rhett vit la jeune femme s’asseoir à ses côté, tout en évitant son regard. Il n’aimait pas la tournure que prenait la situation. Une situation qui était arrivée par sa faute. « J’ai tentée plusieurs fois de passer un coup de fil mais … mais au dernier moment je me suis rétractée. Prendre le temps … c’est … j’ai toujours mis derrière moi les relations de cœur … excuse-moi de t’avoir laissé sans nouvelle … ». Il hocha légèrement la tête. Il l’imaginait prendre son téléphone comme il l’avait fait plusieurs fois dans la semaine, composer le numéro et se rétracter. Rhett se rendait compte qu’il avait surement fait une erreur. Ils avaient tous les deux eu envie, plusieurs fois de se contacter dans la semaine, pourtant, aucun des deux n’avait réussi … eut le courage de reprendre le contact, comme si les dernières paroles échangées avaient jetées un froid. Il avait jugé bon d’être honnête auparavant, mais aujourd’hui, il regrettait de plus en plus et redoutait la réponse que son amie allait lui donner. L’idée de perdre son amie d’enfance était impossible, il tenait beaucoup trop à elle pour ça. Il la connaissait bien et comprenait ce qu’elle voulait entendre en disant qu’elle avait toujours mis les relations de cœur derrière elle. Mais s’il arrivait qu’un jour quelque chose se passe entre eux, ce serait différent non ? Ce qui pouvait se passer entre eux ne pouvait être une simple histoire sans conséquence. Bien sûr, il avait peur, peur de ses sentiments, de là où il pouvait le mener, mais imaginer quelque chose avec Caroline ne lui laissait qu’une idée d’un bonheur certain. Ils se connaissaient par cœur, étaient avant tout amis, ils avaient une confiance totale l’un en l’autre. Est-ce que s’engager dans quelque chose de plus pouvait ruiner toutes ces années passées ensemble ? Rhett commença à se masser la nuque, geste qu’il faisait lorsqu’il était gêné ou bien stressé. Il était gêné, par la tournure des évènements, gêné à l’idée d’avoir pu mettre sa meilleure amie dans cette situation et stressé, à l’idée de connaître sa réponse, si elle en avait une à lui donner. Il la vit fixer l’horizon et en fit de même. « Il s’est passé la même chose pour moi. Crois-moi, je ne voulais pas te mettre dans une telle situation. ». C’était la pure vérité. En lui faisant part de ses sentiments il n’avait pas voulu la mettre mal à l’aise, ou bien rompre quelque chose entre eux, loin de là. Il avait juste voulu être complètement franc envers elle, comme il l’avait toujours été, et, au fond, il voulait savoir si c’était quelque chose de partagé. « Je ne veux pas te perdre Rhett, c’est dur à dire mais j’ai peur de tout mettre en l’air si mes sentiments me dépassent … ». Il pesa chaque mot. Lui non plus il ne voulait pas la perdre, et si pour cela, il devait continuer à la voir tous les jours en oubliant les sentiments qu’il avait pour elle, et bien il le ferait. Caroline avait une place dans sa vie, que ce soit en tant qu’amie ou plus. Elle y était entrée alors qu’ils n’étaient que de simples adolescents, et il ne la laissera surement jamais partir. Peu importe ce qu’il pouvait se passer entre eux, maintenant ou dans une dizaine d’année, il ne pouvait pas le prévoir, mais il espérait que pendant tout ce temps, Caroline serait toujours dans sa vie. Et lui aussi avait peur, peur de ses sentiments, qui aujourd’hui compliquaient les choses entre eux. Il avait peur que ces sentiments soient à sens uniques, peur de la faire fuir. Mais ce que sous entendait ses dernières paroles voulait dire autre chose non ? Elle avait peur que ses sentiments la dépassent … cela voulait dire qu’elle aussi ressentait peut être quelque chose de plus que de l’amitié à son égard. Tout cela restait confus dans sa tête. D’habitude tout ce qu’elle pouvait lui dire lui paraissait clair, il comprenait toujours où elle voulait en venir, mais aujourd’hui, les pensées du jeune homme restaient confuses. Il aurait aimé la rassurée, mais il ne trouvait pas les bons mots. Lui qui d’habitude les maniait si bien restait totalement bloquée, il n’aimait pas ce pouvoir que ces sentiments pouvait avoir sur lui. Il y avait tellement de choses qu’il pourrait lui dire, mais il ne savait pas par où commencer. Il releva alors les yeux vers elle et croisa son regard. Il leva doucement sa main droite pour placer une des mèches de cheveux de la jeune femme derrière son oreille. Il aurait pu rester un long moment à simplement la contempler et profiter de sa présence. Il parla alors d’une voix douce, qui se voulait rassurante. « Quoi qu’il arrive, tu pourras toujours compter sur moi, tu le sais ça ? » Rhett plongea ses yeux clairs dans ceux de Care, il se montrait d’une sincérité déconcertante.

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Elle aurait pu lui dire n’importe quoi, il aurait su comment lui redonner le sourire, la calmer, la rassurer, la faire rire, la faire grimacer, la pousser dans ses retranchements pour ne donner que le meilleur d’elle-même. Mais aux jours d’aujourd’hui, est-ce que les choses avaient changées entre eux ? Non, il devait bien y avoir une anguille sous la roche et cette anguille la jeune femme en avait bien conscience, seulement se mettre devant le fait accomplit la rendait totalement hostile et peu enclin à la réalité. Toutes ses sensations durant son absence, toutes ces petites choses lorsqu’ils se voyaient dépassés le stade de l’amitié ? Du coté de Rhett, la belle était désormais fixé, et tout peser dans son sens mais allait elle mener la barque de son bateau jusqu’au bout ? Alors qu’elle reportait son regard sur le lointain de la mer, elle pouvait néanmoins sentir son camarade de toujours tendu et mal à l’aise vis-à-vis de la situation. Il se massa la nuque comme embêter par le fait qu’ils soient de nouveau face à face mais elle se contenta de reprendre le fil de son rythme cardiaque en respirant avec douceur et prudence. Rhett attendait une réponse qui pourrait l’éclairer, son stress était palpable bien qu’implicite à la fois. « Il s’est passé la même chose pour moi. Crois-moi, je ne voulais pas te mettre dans une telle situation. ». Pour cela comme pour toutes autres choses d’ailleurs, la blondinette le croyait sur parole. La dernière chose que le jeune homme désirait , serait sans aucun doute de mettre ses proches dans une situation pareille et encore moins sa meilleure amie. Combien de fois avait elle tentée de prendre son téléphone portable pour le contacter, lui parler longuement de ce qui la rendait si hésitante, de ce qui lui faisait tellement peur. L’amour faisait il peur ? C’était surtout les expériences qu’elles avaient vus et vécues qui la rendait aussi versatile mais peut être qu’elle faisait encore fausse route avec Rhett. Hochant à son tour la tête d’un mouvement lent, elle pressa ses lèvres en une ligne mince avant de répondre. « Je sais, et je sais aussi que si tu l’as fait tu avais tes raisons. ». Evidement. Elle ne le connaissait que trop bien pour jouer le déni. Alors elle lui fit part de quelques propos en lui disant qu’elle était terrifié à l’idée que ses sentiments ne la dépassent. Une réplique qui pouvait prêter à confusion lorsqu’on tentait de cerner le véritable sens de sa portée. Caroline se sentait intérieurement minable de réagir de manière aussi enfantine, car il n’y avait rien d’horrifiant à accepter les sentiments que l’on portait à autrui mais Rhett était une personne a part entière dans sa vie. Il avait été son pilier, son confident, il avait joué tellement de rôle que sans même s’en rendre compte elle avait loupé des choses. Il n’y avait jamais aucune ambigüité entre eux et aujourd’hui ce terme résumait un peu ce qui se tramait entre eux. Ses prunelles azuréennes s’accrochèrent de toutes leurs forces au bruit que faisait les vagues et aux quelques personnes qui les entouraient. Puis soudain dans un geste prévenant et doux, elle sentit les doigts de son interlocuteur replacer l’une de ses mèches derrière son oreille, ce qui sans le vouloir la fit tourner naturellement son visage en sa direction. Le regard de la blonde s’accrocha aux yeux intenses et sécurisants de Rhett qui murmura doucement avec franchise et sincérité. « Quoi qu’il arrive, tu pourras toujours compter sur moi, tu le sais ça ? ». Dès lors un léger silence s’installa dans la conversation, il ne dura pas une éternité mais ce moment lui permit une fois de plus d’assurer la certitude que le blond n’avait pas changé malgré la situation. Il demeurait le même, égal à lui-même et à ses convictions. Pourquoi ? Était ce un signe de plus pour la mener vers la décision qui la poussait encore et encore davantage vers l’avant ? Doucement elle appuya sa tête sur la paume de jeune professeur, et détourna légèrement le visage. « Je le sais, mais je voulais te l’entendre dire. Je voulais que tu me le dises encore une fois, parce que je suis complètement perdue … ». Lui dit elle tout doucement en déposant sa main sur celle de Rhett. Caroline effectua une légèrement pression sur sa main comme pour lui donner plus de confiance pour poursuivre la suite. Il attendait une réponse et elle devait lui en faire part. Elle manquait de courage, mais une certitude en elle ne cessait de grandir. « … Les faits sont là, simplement comme d’habitude lorsqu’il s’agit de ce genre de choses je ne vois rien. Tu es plus qu’un ami Rhett, je ne peux pas le nier … tu m’as manqué durant toute cette semaine et la seule chose que j’avais envie de te dire … ». Elle n’acheva pas sa phrase cherchant une corde à laquelle se raccrochait dans les yeux du jeune homme. C’était dur à dire mais lorsqu’on a du mal à avouer ses sentiments par peur, on a l’impression d’être ridicule même si ce dernier ne tue pas. Elle secoua nerveusement et amusément la tête avant de poser son front contre celui de Rhett. « Aide moi à le dire … ». Souffla-t-elle tout en souriant avec timidité et angoisse.

Rhett appréciait ce contact entre eux, sentir la douceur de sa peau dans sa paume. C’était la retrouver comme si rien ne les avait séparés, comme si la semaine précédente n’avait jamais existée. « Je le sais, mais je voulais te l’entendre dire. Je voulais que tu me le dises encore une fois, parce que je suis complètement perdue … ». Si ce n’était que ça, pour la rassurer, pour la guider, il pourrait lui répéter un million de fois et plus encore. Quoi qu’il puisse arriver entre eux, le meilleur comme le pire, Rhett savait qu’il ne pourrait jamais l’abandonner. Tout ce qu’ils avaient vécu ensemble tenait trop à ses yeux pour penser un jour y mettre une croix dessus. « … Les faits sont là, simplement comme d’habitude lorsqu’il s’agit de ce genre de choses je ne vois rien. Tu es plus qu’un ami Rhett, je ne peux pas le nier … tu m’as manqué durant toute cette semaine et la seule chose que j’avais envie de te dire … ». Qu’elle se confie de la sorte, comme avant, comme si cette semaine où ils avaient été aussi loin de l’autre et surtout, ce qu’elle lui disait, lui réchauffait le cœur. Il sentait toujours sa main sur la sienne, douce et chaud, exerçant une légère pression. Il la connaissait que trop bien, et savait que parler de ses sentiments n’était pas une des choses les plus faciles pour la jeune femme. Il y avait des jours comme ça où l’on savait que notre vie prenait un tournant considérable. Ce pouvait être pour quelque chose de dérisoire aux yeux des autres, comme obtenir son premier job. Ce pouvait être un événement heureux, partagé par toute une famille, comme une naissance. Un événement plus triste comme la perte d’un proche. Mais à chaque fois ces évènements avaient une particularité, on ne pourrait jamais les oublier. C’était la même chose pour Rhett aujourd’hui. Savoir que la personne à qui l’on tenait partageait la même chose que vous. Certes, cela pouvait avoir un côté fleur bleu, mais qui ne pouvait pas ressentir cette sensation que s’emparait entièrement de vous quand quelque chose de la sorte lui arrivait. « Aide-moi à le dire … ». Il reconnaissait bien son amie, à vrai dire il la connaissait par cœur et il comprenait totalement qu’elle pouvait être angoissée à cet instant. Entre eux, ça avait toujours été Rhett qui avait le plus de facilité à se confier, à parler de ce qu’il ressentait. C’était lui qui avait fait le premier pas, et maintenant il demandait à Caroline de lui indiquer la direction qu’ils devraient prendre. Et c’était totalement compréhensible que cela l’effrayait un peu. Ils se lançaient dans un endroit qui était incertain, dont ils ne savaient pas où cela allait les mener et dans quelle condition. Mais, bon dieu, avec elle, Rhett n’avait qu’une envie, c’était d’y aller, et peu importait ce qui pouvait bien arriver. Le front contre le sien, il la regarda, avec un léger sourire qui se voulait rassurant et un petit air malicieux. Il parla alors avec douceur. « Ensemble ? ». Pour quelqu’un d’extérieur, ça aurait ou ressembler à un jeu, un jeu d’enfant, mais pour le jeune homme c’était bien plus que ça. Cet « ensemble » Rhett l’avait prononcé déjà plusieurs fois, pour lui donner du courage, mais également pour s'en donner à lui même. En vacances, au bord d’une petite falaise, avant de faire le grand plongeon, 4 mètres avant d’atterrir dans l’eau, il l’avait regardé avec un regard confiant et lui avait soufflé la même question avant de prendre sa main et de sauter. « Tu sautes, je saute. ». Un an plutôt, lors de l’enterrement du grand père de Rhett, avant de sortir de la voiture aux vitres teintées, il avait une nouvelle fois regardé son amie, l’air triste avant de lui poser la même question, d’une manière plus sérieuse et profonde, avant de quitter le véhicule et franchir le cimetière. C’était ça Caroline et Rhett. Ensemble, ils se complétaient, ils étaient plus forts. Ils pouvaient tout faire s’ils étaient ensemble. Il avait fallu du temps au jeune homme avant de se rendre compte que Caroline lui était plus qu’indispensable dans sa vie, mais aujourd’hui il était prêt à ne plus la lâcher. Il avait toujours son front posé contre le sien et tenait encore sa main dans la sienne. Il sentait que celle de Care était légèrement crispée, « 1, 2 … ». Le fameux décompte, qu’ils prononçaient toujours ensemble avant de se lancer. Le temps semblait se ralentir autour d’eux, chaque seconde devenant des heures, ils ne pouvaient plus faire marche arrière maintenant. Plus le moment approchait, plus Rhett sentait les battements de son cœur s’accélérer, sans quitter le regard de son amie.

∞

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« Ensemble ? ». Les paroles qu’il avait prononcé était douce et la rassurait toujours plus au fur et à mesure que les minutes défilaient. Ils avaient toujours été ensemble dans les moments les plus mouvementés, dans les pires moments comme dans les meilleurs et cela lui rappela soudainement le nombre de fois où ils avaient comptés jusqu’à un certain nombre pour se reprendre et se lancer. Ils demeuraient comme l’équilibre d’une balance, une balance qui devait soutenir une plume légère qui ne demandait qu’a s’envoler toujours plus loin, toujours plus haut. Caroline manquait cruellement de confiance en elle et cela la belle le cachait derrière sa sociabilité, son rire ou encore sa maladresse légendaire. Elle n’était pas très douée pour lire entre les lignes, et elle avait été surprise lorsqu’en faisant la connaissance de Rhett ce dernier parvenait à le faire. Il le faisait avec un naturel déconcertant et prudent. Il avait toujours le mot pour la faire rire, et lorsqu’il prononça le même mot qu’autrefois elle ne pu s’empêcher de réprimer un rictus de sourire amusé qui masquait parfaitement son attrait nerveux. Elle reporta son attention sur le regard du blond et son angoisse se dissipa avec douceur et certitude. Elle pouvait toujours lire autant de soutien dans ses prunelles, des prunelles qui ne parlaient que pour elle. Leur situation aurait été digne d’une histoire de premier coup de cœur, mais pour eux cela prenait un sens bien divergent. Toujours front contre front, elle pouvait sentir le souffle de Rhett danser sur son visage alors qu’il poursuivait la conversation en décomptant le temps. Un temps qui laissa de nouveau place au silence, un silence qui contrairement à ce que l’on pourrait croire ne faisait que les enfermer dans une bulle en faisant abstraction du monde qui les entourait. « 1, 2, … ». Tout doucement la main de la blonde pressa légèrement celle de celui qui avait changé sa vision, celui pour lequel son cœur avait décidé de s’ouvrir pour le laisser entrer dans son champ de mire. Elle mêla dès lors sa voix pour finir le décompte du troisième temps.  « 2, … 3. ». Il sautait, et elle sautait ensuite ? Non ils avaient toujours fait les choses ensemble, affrontés les obstacles et les moments de bonheur ensemble et ce n’est pas maintenant qu’elle lâcherait l’affaire. De nouveau mais avec douceur et une certaine prudence à la fois, Caroline plongea son regard bleuté dans celui de Rhett avant de répliquer. « Je t’aime. ». Elle laissa alors ses paupières se refermer pour bien prendre conscience de ce qu’elle venait de faire mais aucun remord ne venait hanter son esprit, peut être que l’amour lui échappait depuis un tas d’année après tout ? Et peut être que Rhett était celui qui inverserait la donne ? Non il le serrait et dieu savait combien le jeune homme tenait parole en matière de promesse. Elle rouvrit alors les prunelles en toisant d’une œillade de son compagnon qui la toisait d’une expression mystérieuse et amusé à la fois. « Quoi ? Tu veux que le je redise encore une fois ? Tu veux que je te dises que tu avais raison ? Que tu lis en moi comme dans un livre ouvert ? … Oui tu avais raison. ». La Brisbane rigola comme pour masquer son stress intérieur, mais qu’est ce que cela pouvait la soulager d’avoir laisser sortir ce qu’elle pensait au plus profond d’elle-même. Elle avait retrouvé son meilleur ami, son confident, celui pour qui son cœur avait décidé de battre finalement. Caroline se rapprocha un peu plus de Rhett et le serra dans ses bras avant de reprendre sa position antérieur, celle où elle pouvait coller son front contre le sien. Elle pouvait voir avec un œil nouveau les sentiments qui la submergeaient de part et d’autre. « Pourquoi je ne vois jamais rien ... ». Néanmoins elle ne finit guère sa phrase, et se contenta d’hausser malicieusement les épaules tout en mêlant sa main à celle du blond alors que son cellulaire bourdonna dans la poche de son sac. Décidément l'emetteur de son appel choisissait bien son moment lui aussi.