(LIBRE) MAX IRONS

La nuit venait de tomber sur la capitale française, confortablement blottie dans les bras d'un bel américain, je regardais le ciel. Ce dernier me présentait les étoiles qu'on pouvait admirer, les constellations aussi, et tout ce qu'il pouvait connaître sur l'espace en général. Je n'avais jamais fait attention à ça, je ne m'y étais simplement jamais intéressée. Mais je pouvais boire ses mots tellement j'aimais qu'il me parle. Tantôt je le regardais, tantôt je longeais son doigts pour observer ce qu'il me montrait. Je pouvais le dire, pour la première fois de ma vie, j'étais bien, j'étais heureuse. Il caressa mes cheveux, et stoppa son long discours pour plonger son regard dans le mien. "Je repars dans une semaine. Viens avec moi." S'exclama t-il, plus sérieux que jamais. Surprise, je me redressais, réfléchissant. Mes parents ne seraient jamais d'accord, pour eux, mon avenir se ferait avec un mari de la même classe que moi, et non un petit ouvrier américain qui ne méritait pas mon attention. La seule chose qui m'apportait, c'était lui, nous. "Je ferais tout pour te rendre heureuse, je te le promets." Me dit-il, suppliant à moitié. J'hésitais. Il le voyait. Jan me prit la main, l'embrassa et remit une mèche qui tombait dans mes yeux derrière mon oreille. Il me faisait son plus beau sourire, je chavirais. Je relevais la tête pour le regarder fixement. Prenant mon courage à deux mains, je lui souris. "D'accord." Me contentais-je de dire. Il mit quelques secondes à vraiment croire ma réponse, et me prit dans ses bras, avant de m'embrasser. Dans une semaine, je serais loin d'ici, loin de me ce monde qui n'est pas le mien. ⊰ La porte s'enclencha et un gardien l'ouvrit. Je reprenais mon souffle, tête baissée j'avançais, longeant de nombreux couloirs. Mes talons résonnaient dans le silence de mort du lieu. Une autre porte s'ouvrit, et je vis au loin, assit sur un banc, Jan, en tenue orange. Mon coeur se serra, je marchais tout de même à sa hauteur. En me voyant il se leva et me prit dans ses bras. Un gardien intervient, nous demandant de nous assoir. J'avais envie de crier de rage, mais je préférais ne pas céder à ma colère. Je m'assis donc en face de Jan, lui prenant la main. Il me sourit, et se prépara à dire quelque chose. "Merci d'être venu, ça me fait plaisir." M'avoua t-il. Je compris alors que ma visite lui faisait du bien, qu'il devait vivre un enfer ici et que je devais le soutenir aujourd'hui plus que jamais. Je lui fis mon plus beau sourire, essayant de le réconforter comme je pouvais, avec le peu de moyens dont je disposais. "Je serais toujours là pour toi, Jan." Soufflais-je, croisant mes jambes en dessous de la table. On parla de tout et de rien pendant les cinq minutes qui nous étaient réservées, puis il dut être emmené. Avant de partir, il me donna une lettre. La pire lettre que je n'avais jamais reçu.

Citation :

Cher Alessandra,
tu me connais, je ne suis pas le plus courageux du monde, je préfère donc t'écrire ce que j'ai sur le cœur plutôt que de te le dire en face. Comme tu le sais, je vais rester ici au moins deux ans, si j'ai un bon comportement, je sortirais avant. Le fait est, que tu dois refaire ta vie, tu ne peux pas m'attendre, sinon tu vas la gâcher et je m'en voudrais pour toujours. Je t'ai emmené ici, et je t'ai promis la vie de rêve que tu méritais. Je n'ai pas pu te la donner, et j'espère que tu la trouveras avec un homme bien meilleur que moi. Tu mérites d'être aimée et de trouver le bonheur. C'est pour ça que je ne veux plus que tu viennes me voir. Tu auras beau insister, je refuserais, j'aurais trop peur de céder et de te donner de l'espoir. J'aurais de tes nouvelles par Julia, et tu auras des miennes par elle. Mais je ne veux pas affronter ton regard, et ta peine. Promets-le moi que tu seras heureuse sans moi, je t'en supplie.

Jan.